Résumé 31

Le vorinostat (ZOLINZA®), un inhibiteur d’HDACs dans le glioblastome ?

 

Thématique : Evaluations cliniques

Auteur(s) :
Perez thomas (Aix Marseille Univ INSERM CRO2 UMR911 MarseillE France.) | MACCARIO hélène (Aix Marseille Univ INSERM CRO2 UMR911 Marseille France.) | BERGES Raphaël (Aix Marseille Univ INSERM CRO2 UMR911 Marseille France.) | CHINOT Olivier (APHM CHU Timone Marseille France.) | BRAGUER Diane (Aix Marseille Univ INSERM CRO2 UMR911 Marseille France.) | HONORE Stéphane (Aix Marseille Univ INSERM CRO2 UMR911 Marseille France.) |

Introduction : Le niveau d’expression d’EB1, protéine associée aux microtubules (MT), est négativement corrélé avec la survie de patients atteints de glioblastome (Berges et al., 2014) suggérant l’importance de la dynamique des MT dans la progression des glioblastomes. De plus, EB1 est surexprimée dans les cellules souches de glioblastome qui présentent un fort pouvoir prolifératif et invasif dans un modèle in vitro (Berges et al., 2016). L’identification de nouvelles molécules permettant d’inhiber l’expression d’EB1 et d’altérer la dynamique des microtubules pourraient ainsi se révéler très prometteuse dans la prise en charge de certains patients atteints de glioblastome. Nous présentons ici des effets inédits du vorinostat, un inhibiteur d’HDACs (Histone DésACétylases) sur le système microtubulaire.

 

Matériels et méthodes : Modèles cellulaires (GL261 murin, U87 humain et cellules souches humaines GBM6). La prolifération cellulaire a été évaluée par des tests au MTT et sulforhodamine B. La migration cellulaire a été évaluée par la technique du transwell à 24h, la dynamique des MT a été mesurée par vidéomicroscopie à fluorescence sur des cellules isolées (GL261 EB3-GFP) avant et après 2h de traitement avec le vorinostat et le niveau d’expression de protéines d’intérêt a été évalué par Western Blot.

 

Résultats : Le vorinostat inhibe la prolifération et la migration des 3 lignées cellulaires précédemment citées à des doses proches de l’EC50 qui est de 3µM en moyenne. Il induit une acétylation ainsi qu’une détyrosination de la tubuline, deux marqueurs allant dans le sens d’un état de stabilité du cytosquelette microtubulaire. Nos résultats montrent pour la première fois une diminution très importante de l’expression de la protéine EB1 dès les plus faibles doses testées. Ensuite, le vorinostat altère dès 2h de traitement la dynamique des MT et notamment entraîne une diminution de la durée (-27.9%) et de la longueur (-26.3%) des épisodes de croissance des MT, ainsi qu’une légère augmentation de la vitesse de polymérisation (+7.9%). De plus, la sous expression d’EB1 avec un shRNA induit une différenciation des cellules souches GBM6 vers un phénotype astrocytaire (phénotype moins agressif). Enfin, nous avons étudié les effets du vorinostat en association avec le témozolomide, traitement médicamenteux de 1ère ligne du glioblastome. Nos résultats de cytotoxicités in vitro dans les cellules U87 montrent une forte potentialisation de l’activité du temozolomide dans les cellules surexprimant EB1.

 

Discussion/Conclusion : Le vorinostat a un effet antitumoral sur des cellules de glioblastome qui semble être concomitant à une acétylation de la tubuline et donc principalement à l’inhibition de l’HDAC6. Le mécanisme d’inhibition de l’expression d’EB1 reste quant à lui à déterminer. Le vorinostat pourrait représenter une option thérapeutique intéressante pouvant s’intégrer dans la prise en charge de patients en échec thérapeutique dont la tumeur surexprime EB1.